Litanies



Depuis le pape Léon XIII, la récitation des Litanies de la Sainte Vierge dites aussi Litanies de Lorette, est conseillée à la fin du chapelet, surtout lors d'une récitation communautaire, celles-ci, avec leur système de répond "priez pour nous" après chaque invocation, se prétant parfaitement à ce genre d'exercice. L'histoire de cette forme de prière remonte très loin.


La litanie, qui signifie prière en grec (en latin rogationes), est un type d'invocation sous forme de réponds où la répétition d'un groupe de mots par le peuple, joue par conséquent un rôle essentiel. On en trouve les plus anciennes expressions dans l'Ancien Testament, dans le Psaume 135 avec le répond "car éternel est son amour", ou encore le Cantique de Daniel (Dn 3,57-87) avec le répond "bénissez le Seigneur". Dans la liturgie, le Kyrie est aujourd'hui, sous une forme certes très réduite, est tout ce qui nous reste d'une ancienne prière litanique beaucoup plus longue, et dont seule la liturgie orthodoxe peut nous donner une petite idée, quoique, ponctuellement, le rite romain l'ait aussi conservée : concécration d'une église, ou encore pour le vendredi et le samedi saints.


Après trois siècles de persécutions, l'Eglise put jouir enfin d'une reconnaissance officielle et donc de la liberté de culte, les processions, surtout durant le carême, seront une expression essentielle de la foi où les litanies seront alors un élément clef dans le déroulement paraliturgique alors le plus spectaculaire, et peut-être le plus populaire, de la foi encore unifiée. Elles demeuront jusqu'à une époque ressente (Vatican II) encore très importante en Occident, le sixième dimanche de Pâques étant alors appelé le Dimanche des Rogations (il ouvrait une periode de trois semaines durant lesquels on se préparait à l'Ascension par le jeûne) et le triduum (trois jours) avant l'Ascension, les Jours des Rogations.